Mathurin Méheut

Du 2 avril au 30 octobre 2016

Un travail à deux voix

Le Musée Méheut de Lamballe et le Musée Bigouden s’associent autour du travail de Mathurin Méheut, artiste majeur de la région. Après la rétrospective consacrée à l’artiste au Musée national de la Marine en 2013, l’idée de ce partenariat est d’offrir une nouvelle perspective sur la relation de Méheut au textile en croisant les savoirs des deux musées. Les approches sont donc singulières, tant dans le fond que sur la forme. Elles permettent de tisser un lien nouveau entre Lamballe et le Pays bigouden, ces lieux qui ont profondément marqué la vie et l’œuvre de l’artiste.

Méheut et le Pays bigouden

Chez Mathurin Méheut, les récurrences sont peu nombreuses mais le pays Bigouden et Penmarc’h sont de celles-là. Amoureux d’une humanité originale, il trouve chez les Bigoudens une esthétique insolite et hardie. Au détour d’une visite en 1944, dans un territoire qu’il pratique alors depuis 30 ans, il s’exprime encore en ces termes : « … c’est merveilleux, c’est splendide. Quel pays ahurissant mais aussi quelles perspectives de travail et de renouveau ! ».

La découverte des liens d’amitié précoces entre Méheut et une figure locale de Penmarc’h – Alain Nicolas – ouvre la question des sources de l’artiste. S’il travaille “sur le motif” et s’il choisit ses modèles parmi la foule, la multitude, les anonymes, il se tourne aussi volontiers vers des personnes portant le “costume” pour la circonstance. Une mise en miroir des modèles et du vestiaire traditionnel bigouden permet pour autant de mettre en évidence toute la rigueur scientifique avec laquelle Méheut s’est appliqué à les représenter.

Sans anecdote ni caricature, Mathurin Méheut croque le Pays bigouden avec considération et appétence. Il rend compte avec une finesse et une acuité incroyable la multitude des scènes qui s’offrent à lui. C’est par cet éclairage humaniste que le Musée Bigouden souhaite faire [re]découvrir l’un des plus grands et des plus célèbres artistes bretons. Par un voyage constant entre le vêtement bigouden et l’œuvre graphique de Mathurin Méheut, l’exposition révélera toute l’énergie du trait et la puissance des couleurs au service de ses très chères silhouettes bigoudènes.

Des œuvres et des habits

Cette œuvre fait partie des très grands formats de l’artiste. Elle est d’une importance capitale, tant par sa taille que par son intérêt artistique. Étant donné qu’elle n’a jamais été présentée au public depuis 1921, elle sera la pièce maîtresse, à découvrir au sein de l’exposition au Musée Bigouden.

Une scénographie au service des œuvres

Du croquis rapide à la toile monumentale, des silhouettes dessinées aux pièces textiles, tous les objets et œuvres sont mis en valeur grâce au travail d’Hélène Charron, scénographe. L’exposition prend vie grâce à un travail sur présentation des œuvres, sur la lumière, le son, les ambiances…

Une toile monumentale à découvrir

L’automne, le pardon de Notre-Dame-de-la-Joie fait partie du cycle des Quatre saisons présentés en 1921 lors de l’exposition de l’artiste au pavillon de Marsan, au Louvre. Elle fait partie des très grands formats de l’artiste. Jamais présentée au public depuis 1921, et d’une importance capitale tant par sa taille que par son intérêt artistique, elle était la pièce maîtresse à découvrir au sein de l’exposition au Musée Bigouden.

Quatre espaces à découvrir

La première salle donne à comprendre les matériaux bruts utilisés par Méheut : les hommes, les femmes mais aussi les labeurs quotidiens ou bien encore les fêtes annuelles… Une accumulation de dessins, plus d’une soixantaine, permet de voyager dans l’œuvre de Méheut pendant près de quarante ans. Un second espace évoque la très intéressante question des sources de l’artiste, véritable découverte faite dans le cadre des recherches préalables à l’exposition par l’équipe du musée. Le visiteur découvre ensuite une salle où plusieurs vêtements traditionnels dialoguent avec L’automne, œuvre monumentale de près de cinq mètres, jamais exposée depuis 1921. La dernière salle, la rotonde est le lieu de la mise en miroir d’œuvres et de leurs modèles, découverte également inédite.