samedi 28 juin
L’exposition est consacrée aux « découvreurs » du Pays bigouden, ces premiers voyageurs qui arpentaient le Cap Caval avant l’arrivée du chemin de fer à Pont-l’Abbé en 1884 (et avant qu’il ne s’appelle le pays bigouden).
À pied ou en diligence, les premiers touristes découvrent des paysages et habitants dont l’exotisme les saisit. Leurs carnets de voyage nous ouvrent une fenêtre inédite sur ce Pays bigouden du XIXe siècle, et bouleversent notre imaginaire. Les Bigoudens étonnent par leur modernité : dans un paysage breton fait de bragoù bras et de coiffes aux larges ailes, les pantalons (adoptés par les hommes dès les années 1830-1840) et les petites coiffes laissent les voyageurs perplexes.
L’image qu’ils se font du pays en dit autant sur eux-mêmes que sur les habitants du Cap Caval au XIXe siècle. Revendiquant modernité, prospérité ou spiritualité raffinée, ils décrivent des Bretons primitifs, prolétaires et superstitieux. Les voyageurs sont frappés par l’apparent décalage de la Bretagne, qui leur semble à l’écart du temps. Traquant les archaïsmes, ils se convainquent que les costumes n’ont pas évolué depuis le Moyen-Âge. Les débuts du tourisme dès les années 1860 correspondent pourtant à une période de grande évolution des modes bigoudènes.
Empreints de nostalgie, les récits annoncent déjà – dès la fin du XVIIIe siècle ! – la mort des coutumes de l’antique Bretagne, menacées par l’influence des villes.
L’exposition présente des témoignages graphiques et littéraires étonnants, souvent totalement méconnus, et plusieurs reconstitutions « couture » de ces silhouettes esquissées. Ce voyage nous a mené des premiers croquis et gravures jusqu’aux premières photographies, en passant par la peinture, les témoignages littéraires, les articles de presse.